
Jill Guillais est née en France, en Normandie. Elle a suivi ses premières années d’études à l'école régionale des Beaux-arts de Caen et l’Ecole Supérieure des Arts et Médias où elle questionne plus en détails la notion de résilience par l’hybridation d’éléments naturels et d’objets désuets ou incomplets.
Elle rejoint en 2012 La Brighton Faculty of Arts (UK) et concentre son final essay sur les notions d’échec et d’incomplétude. L'ouvrage s’intitule “Failure anyway, how to avoid an end”.
Elle travaille aujourd'hui la porosité etre le tangible et le conceptuel via des formes et techniques plurielles. Son oeuvre se construit de formes infinitives, qu'elles soient plastiques, numériques ou textuelles, qui ont en commun ce quelque chose qui attend pour s'épanouir pleinement, sensiblement.
L'artiste offre une place à l'impact mutuel en proposant des temps de rencontre et de cocréation à des publics dont la diversité des subjectivités challenge son approche. C'est cette dynamique du faire avec, à la fois in situ et in vivo, qui anime l'ensemble de sa démarche. En travaillant avec le vivant, elle invite ainsi une part d'aléatoire, de hasard et de lâcher prise dans ses poésies chiffrées et protocoles d'interaction.
En parrallèle d'expositions et de résidences de recherche et création, elle développe un Laboratoire itinérant d’interactions potentielles_ Le Liip. Avec le Liip elle nous convie à nous impliquer dans ses processus, à impacter la suite de ce qu'elle amorce par le biais de collectes d’objets, l’activation individuelle ou collective de protocoles actés, dansés, dessinés, ou d’images, objets et contextes à activer par gestes de cueillette, broderie, annotations chiffrées, calculs alambiqués, coloriages ratés.
Elle questionne ainsi les contours de ce qu’elle prend pour cible à manipuler jusqu’à ce qu’une certaine poésie du faire avec et du résonner ensemble s’en dégage.
L'artiste place la rencontre au coeur, qu'elle opère avec un territoire ou avec ce, celles et ceux qui l'habitent. Elle travaille dans une dynamique de rebond ou le processus fait narration, rappelant à ceux qui s'impliquent à ses côtés leur capacité à se laisser impacter et impacter à leur tour, dans une énergie poétique, philosophique, égalitaire et humaniste.
Jill Guillais explore la capacité des langages à mettre en lien, elle pense le format expositionnel comme une phrase, l'espace comme ponctuation, les activations comme conjugaisons, et chacun d'entre vous comme sujet potentiel de ses formes infinitives pour les conjuguer en toute liberté, en toute subjectivité.