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ÉCHEC ET BAM!

vernissage

Texte rédigé et lu lors du discours d'accueil par Isabelle Boscher,

vice-présidente d’Argentan Intercom :

" ÉCHEC ET BAM !

Installations, photographies, vidéos, sculptures et techniques mixtes de Jill Guillais.

Lingeries abandonnées, chaussettes orphelines, chaussures démodées, puzzle incomplets ou épluchures ; jusqu’au 5 octobre le travail de Jill Guillais se joue de la valeur accordée a priori aux choses dans une société matérialiste de la performance.


Loin du rebut et de l’oubli, les vestiges du passé, aussi imparfaits soient-ils d’abord, se métamorphosent pour mieux s’exposer. Artiste plasticienne, Jill Guillais puise dans son enfance argentanaise, dans son rapport intime à la fragilité, pour proposer une déambulation au cœur d’un bing bang artistique. ÉCHEC et BAM ! Un titre qui invite à changer de regard. Un éloge de la fragilité, de l’accident, de l’imperfection qui rend l’être ou la chose unique. Par l’effet d’un hasard, au fil des expérimentations et du droit à l’erreur, la beauté des choses simples émerge.


A sa manière, Jill Guillais fait un éloge esthétique de la faiblesse. Face au culte de la perfection, elle nous amène à percevoir l’imparfait comme le parfait sous un autre point de vue, en acceptant nos manques, nos fragilités et en les transcendant. Si pour certains ce qui sublime et marque l’aboutissement ultime du temps consacré au puzzle c’est l’ajout de la dernière pièce, pour Jill Guillais, au contraire, c’est par l’absence de cette pièce, par la présence du défaut, que les puzzles et toutes ses œuvres prennent sens et vie, sont uniques.


Sa démarche esthétique me fait penser à cette légende japonaise sur l’origine du Wabi sabi, concept esthétique dérivé de principes zen où le simple et l’imparfait apportent la beauté. Elle raconte qu’au 16ème siècle, un maître reconnu, pour tester les capacités de son nouvel apprenti, l’envoya s’occuper du jardin. Le jeune Rikyu le nettoya de fond en comble et le ratissa jusqu’à ce que ce soit parfait. Toutefois, avant de présenter son travail à son maître, il secoua le cerisier et quelques fleurs tombèrent sur le sol. Cette touche d’imperfection créait la beauté de la scène.


Dans le travail de Jill Guillais, l’art est aussi l’opportunité d’une réparation. Comme chez le poète Yves Bonnefoy, dans les œuvres de Jill Guillais, la création artistique comble les manques, reconstruit, elle tente d’ouvrir une voie vers « l’indéfait ». Avec des pièces de puzzles incomplets comme avec des arbres, couper, coller, sculpter, c’est réparer non pas directement le monde mais notre rapport au monde pour mieux renouer avec le simple. Il ne s’agit pas de cacher la fêlure, de remplacer la pièce manquante, les créations de Jill Guillais permettent d’envisager de donner un sens à ce qui fait défaut, de le sublimer."

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Un immense merci à la CDC d'Argentan Intercom, à la ville d'Argentan, à Nadine Pierre, directrice de la Médiathèque d'Argentan et toute son équipe, pour m'avoir offert de si belles conditions d'exposition et un si chouette vernissage.

Merci aux journalistes de Ouest France et du Journal de l'Orne pour leur intérêt porté sur mon travail. Merci à ceux qui suivent mon travail de près maintenant et à tous ceux qui ont fait ce pas en avant pour venir le découvrir.

À très vite,

Jill.

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